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J’étais seule mais j’ai constaté que cette sensation ne m’était pas désagréable.Tout contraire, je me suis sentie très légère et complétement libre.
 

Shahrzad Fathi a grandi en Iran. Après une formation scientifique à Téhéran, elle travaille dans le cinéma et collabore notamment avec Abbas Kiarostami. Elle étudie ensuite à la Villa Arson à Nice et à l’École Nationale Supérieur des Beaux-Arts de Cergy.
Depuis, elle a réalisé de nombreuses performances, installations et films. Son travail a notamment été montré dans le cadre du Festival Hors-Pistes au Centre
Pompidou, à Collective Zone au Palais de Tokyo, lors de l’exposition Transfuges à Voltaire et de résidences à la Cité Internationale des Arts et à l’Espace en Cours à Paris.
À la croisée du cinéma, du chant et de la poésie, le travail de Shahrzad Fathi met en scène un dispositif de narration complexe. Brouillant délibérément les frontières entre histoire autobiographique et récit fictionnel, entre langage mathématique et écriture poétique, ses oeuvres offrent des chemins de traverses subtils entre le réel et l’irréel, entre une expérience empirique du monde et un univers onirique.

MÉNOTROPINE, 2019

Un pan de son travail s’apparente à un processus de traduction. A rebours de la volonté de transparence et d’équivalence exacte propre à cette discipline, la traduction selon Shahrzad Fathi est une expérience sensible, un processus poétique nécessairement fragmentaire, partial et subjectif. Une expérimentation qui passe par le corps, la voix, le souffle, faite de boucles et de répétitions. Un processus qui fait appel à la mémoire, à l’expérience de chacun et qui pose le geste de traduire comme un acte politique.
En renouvellement constant, le travail de Shahrzad Fathi passe avec allégresse d’une forme à l’autre. Au gré de ses pièces et performances, le langage des mathématiques et de la physique quantique se transforme en un matériau poétique, la poésie épique persane devient manifeste féministe, le chant se mue en cri de révolte. Mais en dépit de la multiplicité des formes, les différents langages de Shahrzad Fathi s’articulent pour construire un imaginaire complexe et cohérent.

 

Simon-Pierre Coftier

Contact

shahrzad.fathi@ensapc.fr

En cours:

Série de performances  FENÊTRE, Paris 20ème

25 avril  ET SI DEMAIN ...

8 mai La fille qui danse