Le personnage de Shéhérazade existe dans ma vie d’artiste depuis le printemps 2016, où j’ai commencé à écrire un scénario de long-métrage autobiographique intitulé « Shéhérazade au pays des Gaulois ».
Je me suis rapidement rendue compte qu’il était aussi intéressant de faire vivre ce personnage et son univers dans d’autres formes que le format cinématographique. Depuis, Shéhérazade, imprévisible et amatrice dévouée de l’absurde est devenue la source de toutes mes activités artistiques. Je la fais vivre à travers mes performances qui prennent de plus en plus la forme de spectacles de contes et de concerts. Elle est également compositrice de ma musique, autrice de mes poèmes et chanteuse de mes chansons.
Synopsis du long-métrage
Shéhérazade au pays des gaulois
Shéhérazade est une artiste naturzartaine* vivant à Paris qui habite dans une résidence d'artistes dans le 20ème arrondissement. Son parcours, jusque là chaotique, ne lui a pas permis de construire une carrière artistique. Son statut d'étudiante étrangère qui n'étudie pas vraiment, ne lui donne pas non plus une situation commode et stable. De plus, la fin de sa résidence dans ce lieu approche à grands pas. Elle a une solution, une idée « géniale » qui selon elle, mettrait fin à tous ses problèmes : elle veut écrire et réaliser un long-métrage autobiographique. Elle présente son projet à la directrice de la résidence qui accepte d’envisager une prolongation à sa résidence. Shéhérazade se met au travail. Son présent, sa vie de jour en jour, est ponctuée par son passé qui se raconte sous la forme d'histoires avec des thèmes variés : Histoire du sourire, Histoire du cinéma, Histoire de l'amour, le plus beau baiser du monde, etc. Ces histoires s'entrecroisent de temps à autre. À un moment donné, il ne lui reste plus rien à raconter, ni à montrer. Pas un problème, ni un événement, rien d’intéressant ne surgit dans sa vie. Le film perd du rythme. Shéhérazade s'excuse auprès des spectateurs en leur disant qu'il ne reste plus rien à leur montrer et que c'est la fin du film. Le lendemain, elle se réveille avec un appel téléphonique la tenant au courant de ses problèmes de papiers. Shéhérazade a de nouveau des choses à raconter dans son film et elle en est heureuse jusqu'à ce qu'elle réalise que les problèmes sont bien réels. Le Front National monte en flèche, ce qui rend la situation encore plus dangereuse. Elle apprend que Kia (Abbas Kiarostami) que nous avons déjà connu en tant qu'ami de Shéhérazade dans Histoire du cinéma et dans Histoire de l'amour a subitement décédé. Elle apprend aussi que son frère qui vit à Naturzartie se marie avec une fille qu'elle n'a jamais rencontré. Au cours de ses discussions sur Skype avec les membres de sa famille, elle réalise que pendant ses années d'absence, ils ont beaucoup changé. La nostalgie est à son sommet. Un début de solution aux problèmes administratifs se présente par le biais d'un ami proche qui propose de se marier avec elle. Les procédures de mariage et de changement de statut prendront plusieurs mois. Les problèmes ne sont pas terminés mais Shéhérazade retrouve un certain équilibre. Dans une après-midi ensoleillée, elle est parmi les premiers à se baigner légalement dans le canal de l'Ourcq.
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* Naturzartie est un pays imaginaire et les naturzartois pour moi, représentent tous les immigrés.
shahrzad.fathi@ensapc.fr
Synopsis du projet de podcast
Shéhérazade en expulsion
Shéhérazade est convoquée devant une commission qui décidera de son sort : soit elle obtient l’autorisation de rester sur le territoire français, soit elle devra être expulsée vers Naturzartie, son pays d’origine qui n’apparaît d’ailleurs sur aucune carte. Dans son dossier il n’y a aucune information claire concernant son identité. Tout lui concernant est ambigu et incompréhensible. Les décideurs n’arrivent même pas à prononcer correctement son prénom et son nom, ni connaître clairement son âge.
Contrairement à son homonyme qui a eu mille et une nuit pour convaincre le roi et avoir la vie sauve, Shéhérazade n’a que cinq jours administratifs pour convaincre les membres de la Commission et ainsi échapper à l’expulsion. Comme Shéhérazade, elle décide alors de raconter des histoires pour gagner du temps. Comme Shéhérazade, elle doit séduire pour survivre.